Isabella Leonarda
Née le 6 septembre 1620 à Novare (Piémont) et morte le 25 février 1704 dans la même ville, Isabella Leonarda est une religieuse et compositrice italienne du XVIIème siècle, l'une des plus publiées de son époque. Issue de la petite noblesse de Novare, elle était la fille de Giantonio Leonardi, avocat, et avait trois frères qui occupèrent d'importantes fonctions religieuses et civiques. En 1636, à l'âge de seize ans, elle entra au Collegio di Sant'Orsola, le couvent des Ursulines de Novare, où elle reçoit une formation musicale par une organiste dénommée Elisabetta Casata ; puis tandis qu'elle montre ses capacités dans ce domaine, Gasparo Casati, maître de chapelle de Novare, devint probablement son maître de composition. Elle devient mère supérieure en 1686, et à partir de 1696, elle est nommée madre vicaria. C'est l'époque de l'émergence en Italie de la musique baroque, avec notamment la musique religieuse de Claudio Monteverdi - même si les compositions sont encore marquées par la Renaissance.
Leonarda a écrit plus de 200 œuvres, dont le genre musical privilégié est le motet pour soliste, particulièrement adapté au style de Leonarda et aux de la pratique musicale dans les couvents de femmes - les chroniques de l'époque rapportent le haut degré de spécialisation vocale et instrumentale des ensembles actifs dans les couvents les plus importants de l'Italie du Nord. Son premier recueil est contenu dans la collection de Gasparo Casati ; ses œuvres sont réparties en 20 opus.
Il est probable qu'elle écrivit beaucoup des textes qu'elle a illustrés de sa musique. Elle a aussi composé des messes, des psaumes et des sonates, utilisant parfois les violons dans les messes et les motets pour supporter les voix. Ses œuvres utilisent un vocabulaire harmonique riche et étendu ; elle utilise aussi occasionnellement des vocalises dans les sections des alleluia extatiques. Elle-même était peut-être violoniste.
Bien qu'elle n'eut pas de carrière professionnelle publique, la musique de Leonarda était réputée à Novare et circulait au-delà des murs du couvent grâce à ses publications. Leonarda occupe une place unique dans l'histoire de la musique, car elle fut la première femme connue à composer des sonates instrumentales, comme en témoignent ses « Sonate da chiesa », op. 16 (1693). En 1701, Lazaro Agostino Cotta, avocat italien, la qualifia de « Muse de Novare » pour son talent de composition exceptionnel, sa créativité inventive et sa profondeur expressive.
La présente œuvre est le dernier motet des « Sacri Concenti » (1670), recueil de 16 motets sacrés publié alors que Leonarda avait 50 ans. Adressé à la Vierge Marie, le recueil est dédié à Giuseppe Maria Maraviglia (1617-1684), alors évêque de Novare. Dans sa dédicace, Leonarda établit un lien entre le deuxième prénom de Maraviglia, « Maria », et la Vierge Marie. Il s'agit d'un motet en canon, les voix de ténor et soprane chantant la mélodie une quinte plus haut.
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