Frère Henry de la Croix
Il s'agit d'un poème de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, mis en musique par le frère Henry de la Croix sur la Marche des Soldats de Robert Bruce à la Bataille de Bannockburn (« Scots Wha Hae »), au son de laquelle Jeanne d’Arc est entrée dans Orléans le 29 avril 1429 au soir. Cette marche est d’ailleurs depuis renommée Marche de Jeanne d’Arc.
Rappel historique :
En 1420 l'annexion française au royaume d'Angleterre est officialisée par le traité de Troyes (30 mai), Henry V obtient la main de Catherine de France, le dauphin Charles est déshérité, ce qui permet alors à la couronne d’Angleterre d'accéder au trône de France.
Pour les Écossais, ce traité correspond à une véritable déclaration de guerre des Anglo-bourguignons, car l'Ecosse des Stewart se retrouve alors elle aussi seule devant l'ennemi.
En 1420 et 1421, le débarquement d’importants corps expéditionnaires écossais permet de déjouer les plans anglais et de passer à la contre-offensive. Les archers du pays d’Écosse étaient aussi réputés que ceux d’Angleterre et de Galles.
En 1420, le contingent de 6 000 Écossais qui débarque à La Rochelle est commandé par John Stewart, Earl of Buchan dit Boucan. Celui-ci est le fils du duc d'Albany, régent d'Écosse. John Stewart est fait connétable de France en 1423, après sa victoire sur le frère du roi d’Angleterre, le duc de Clarence, à Baugé le 22 mars 1421. Il est tué à la bataille de Verneuil le 17 avril 1424 (il ne faut pas le confondre avec un homonyme, John Stewart of Darnley, mentionné ci-dessous).
Au soir du 21 mars 1421 à Baugé, la victoire des troupes franco-écossaises est totale. Le pape Martin V déclare quand il apprend cette victoire : « Les Écossais sont bien connus comme un antidote aux Anglais ». Cette victoire vaudra au comte Archibald de Douglas l'épée de connétable de France et à ses troupes l'intégration de leurs meilleurs éléments à la garde personnelle du futur Charles VII, la fameuse "garde écossaise".
Le dauphin Charles a très tôt souhaité faire jouer sa carte écossaise dans le cadre de l’Auld Alliance, et les récompenses et honneurs sont largement distribués dans les rangs des «Escots» débarqués en France pour combattre l’ennemi anglais commun.
En 1428, il envoie à nouveau son conseiller Regnault de Chartres en Écosse, cette fois accompagné de son autre conseiller Georges de la Trémoille, du poète et ambassadeur Alain Chartier, et de John Stewart of Darnley. Le 17 juillet, Jacques Ier d’Écosse signe le traité de Perth, mariant par contrat le jeune Louis de Valois, futur Louis XI, à sa fille Marguerite, dont la dote sera principalement constituée de l’envoi de 6000 soldats écossais en France.
Les armées du dauphin Charles compteront alors à l'époque près de 12000 guerriers écossais.
Ces valeureux soldats seront bien évidement en partie envoyés à Orléans pour défendre la ville assiégée par les Anglais, commandés par le comte de Salisbury puis William Glasdale.
Dès le début du siège, en octobre 1428, Orléans abrite un fort contingent écossais appointé par le dauphin Charles, comme en témoignent les comptes du trésorier des guerres, maître Raguier, prouvant la présence de compagnies commandées par trois chevaliers du pays d’Écosse : William Hamilton, Thomas Houston, John Wischard alias Oulchart, et cinq écuyers : Thomas Blair, Henry Galois, Edward Lennox, David Melville et Alexander Norvill.
Le 8 février 1429, arrivent d’importants renforts avec un fort contingent de 1000 Écossais commandés par les demi-frères John Stewart of Darnley et William Stewart of Castelmilk. Hélas, peu de jours après, c’est le désastre de Rouvray-Saint-Denis, dans la plaine de Beauce. Le 12 février 1429 reste tristement dans l’histoire sous le nom de "Journée des Harengs".
Néanmoins, la renommée des Ecossais est telle qu’une centaine d’hommes d’armes et 400 archers écossais sont chargés de la protection du convoi de ravitaillement qui est conduit de Blois à Orléans le 27 avril avec Jeanne d'Arc, sous le commandement de Patrick Ogilvy of Auchterhouse, vicomte d’Angus, portant le titre de connétable de l’armée écossaise en France.
Et ce serait au son des cornemuses jouant la Marche des Soldats de Robert Bruce à la Bataille de Bannockburn « Scots Wha Hae » que Jeanne d’Arc est entrée dans Orléans le 29 avril au soir. Cette marche est d’ailleurs depuis renommée Marche de Jeanne d’Arc.