Crucifixus (messe en si mineur) – Bach

Jean-Sébastien Bach

La Messe en si mineur (en allemand h-Moll-Messe) est une œuvre musicale composée par Johann Sebastian Bach (BWV 232) pour un chœur, cinq chanteurs solistes (deux sopranos, un contralto, un ténor, une basse) et un orchestre.
Elle est essentiellement composée d'un assemblage de diverses pages puisées dans différents ouvrages antérieurs du compositeur et réécrites par lui selon le procédé dit de la parodie (au sens ancien du terme : « texte composé pour être chanté sur une musique connue » à l'avance) : par exemple la cantate BWV 12 a fourni la matière du Crucifixus, l’Hosanna est repris de la cantate BWV 215, l’Agnus Dei provenant quant à lui de l’Oratorio de l'Ascension (BWV 11). Seul un tiers de l'œuvre environ consiste en compositions « originales ». La parodie est un processus relativement courant chez Bach, comme d'ailleurs chez maints compositeurs de l'époque, car c'était souvent la seule manière de donner à entendre de nouveau des pièces que leurs auteurs estimaient particulièrement réussies.

La tonalité de si mineur, comme le veut l'usage, vient de la première pièce (Kyrie eleison), les autres numéros étant, à l'exception du n° 26 (Agnus Dei en sol mineur), dans les tons voisins, particulièrement dans la gamme relative, c'est-à-dire ré majeur (13 sur les 27 numéros).

En 1733, Bach considérait cette oeuvre comme achevée, comme en témoignent les mentions Fine et Soli Deo Gloria à la fin du Gloria. Cette forme de Missa brevis est de plus la forme la plus courante de messe musicale protestante et n'appelle pas de complément. Pourtant, en 1748, Bach se décide à élargir cette oeuvre en Missa tota, en ajoutant les parties traditionnelles du Missale Romanum : le Credo, Sanctus et les parties finales de la messe. Bach est alors sur la fin de sa vie (il mourra en 1750), devient aveugle, n'a presque plus d'activité de Cantor et ne compose plus que très peu (mais, dira son biographe Johann Nikolaus Forkel, « ne pouvait toucher une plume sans produire un chef-d'œuvre »). Les raisons qui le poussent à produire cet effort restent sans explication établie, malgré les intenses recherches sur ce sujet.

Quoi qu'il en soit, il est généralement admis que Bach, aux forces physiques déclinantes, a de toutes façons donné à cette oeuvre une valeur de testament musical.

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